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Régis Triollet, animateur du collectifRESO’THEM-Hortipaysages (1) à la DGER La transition agroécologique et la cobotique

La biennale de l’horticulture et du paysage réunit des formateurs, enseignants, directeurs d’exploitations horticoles dans les écoles, mais aussi les partenaires de la recherche, du développement, de l’innovation…Propos recueillis par Odile Maillard

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L’édition 2019 (du 6 au 8 février, au lycée Angers Le Fresne), visait à découvrir les nouvelles technologies et outils de la cobotique (néologisme pour « robotique » et « collaboration ») qui appuie le programme « enseigner à produire autrement » au sein des filières horticoles. Il s’agissait de réfléchir sur comment devenir — de façon transversale — plus performants du point de vue économique, social, technologique et environnemental, au service de la santé et de l’amélioration du cadre de vie des citoyens.

Le Lien horticole. Pourquoi avoir abordé les thèmes robotique et nouvelles technologies ?

Régis Triollet. De nouvelles modalités de production apparaissent sans cesse en horticulture et de nouvelles préoccupations prennent forme dans les secteurs du paysage.

L’enseignement se doit d’être un relais sur les priorités de nos filières, il prend en compte et valorise de nouveaux systèmes de culture plus « vertueux », au sens large. Il fait également le lien avec les préoccupations à l’échelle du paysage, dont l’équilibre rural/urbain, ou encore la biodiversité (trames vertes et bleues…). Dans ce contexte, les nouvelles technologies sont des leviers pour poursuivre les efforts vers la transition agroécologique. Le numérique en est LE moteur, c’est le moment d’activer ce levier majeur.

Ces évolutions récentes ne sont pas encore pleinement abordées par les équipes pédagogiques dans la mise en œuvre des référentiels récemment réformés.

LH. Le 16 octobre 2018, Didier Guillaume a remplacé Stéphane Travert au poste de ministre de l’Agriculture. Quelles orientations a-t-il donné à l’enseignement agricole ?

RT. Didier Guillaume a confirmé le souhait de son prédécesseur de renforcer les liens entre l’entreprise – créatrice de valeur ajoutée – et l’enseignement. Il a maintenu la visée agroécologique. Il met les pleins phares sur l’agriculture biologique ; il a souhaité que les centres de formation en soient des leviers territoriaux. Par exemple, que la plupart des 26 exploitations horticoles et agricoles de lycées soient labellisées “Plante Bleue”. Avec l’appui de Romain Manceau (chef de projet au sein de Val’Hor) et les stations du réseau d’expérimentations horticoles Astredhor, nombre de ces exploitations avaient anticipé sur cette demande. Celles d’Angers et Niort (Saintes) furent les premières en 2014. Celles de Coutances, Tonneins, Angers, Gignac, Voutezac, Saintes, Merdrignac, Les Ponts-de-Cé, Saint-Genis-Laval, détiennent toujours ce label. Quatre en Auvergne-Rhône-Alpes et quatre en Grand Est candidatent en 2019.

LH. Sur quoi se mobilise l’enseignement en 2019 ?

RT. Parmi les grands chantiers, nous travaillons sur la valorisation par la diffusion de réalisations innovantes – grâce au corps enseignant en action – dans le cadre de la transition agroécologique et pédagogique et, par exemple, de Floriscope (2), créé sous la houlette de Plant & Cité. Cet outil veut aider à choisir et trouver des plantes pour les jardins et les espaces verts, parmi une base de données de plus de 160 000 noms. Les modules pédagogiques sont à construire. Une équipe d’acteurs de la formation, associée aux chargés de mission de Plante & Cité, a déjà pris des initiatives pour élaborer des outils ou produits pédagogiques à mutualiser. À l’étude : un support d’autoformation, qui servirait aussi aux salariés et aux responsables d’entreprises. Ce projet devrait répondre aux attentes fortes de la profession et l’interprofession sur la nécessité de conforter les connaissances des plantes et la reconnaissance.

Nous travaillons aussi, en 2019, à la réalisation d’articles de valorisation des initiatives développées dans les établissements de formation agricole sur la transition agroécologique. Les animateurs nationaux des dix réseaux thématiques (3) au sein du ministère accompagnent la communication sur ce sujet. Ils travaillent aussi à la mise en œuvre pratique de cette démarche dans les exploitations des lycées. Il s’agit de faire savoir : des articles sont publiés sur le https ://www.adt.educagri.fr

LH. Comment Hortipaysage est-il actif à l’international ?

RT. Il est déjà présent au sein d’une commission « formation » pour le congrès mondial de l’horticulture qui se déroulera du 14 au 20 août 2022, à Angers. Il y a eu déjà deux réunions préparatoires. C’est une belle occasion, en particulier pour échanger sur les savoirs et savoir être scientifiques et techniques, via ces rencontres sans frontières.

(1) Transition agroécologique à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), c’est-à-dire l’enseignement agricole au sein du ministère de l’Agriculture.

(2) www.floriscope.io, outil interprofessionnel et multipartenarial, avec appli, blog, site web…

(3) Depuis 2008, dix réseaux thématiques relèvent de la sous-direction recherche, innovation et coopérations internationales (DGER-SDRICI). Depuis 2016, ils se sont progressivement organisés en collectif « Réso’them ». https ://www.adt.educagri.fr/reseaux.html

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